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TI SOAZ
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9 octobre 2012

8/3 - Longue route par le Horn

P1000190la route sera longue de la Nll Zélande à l'Uruguay par les 50 èmes et le Horn

nous mettrons 36 jours pour atteindre le Horn depuis Whangarei ,soit 5130 miles

et 10 jours de plus pour remonter les 1470 miles jusqu'à Piriapolis en Uruguay

Cette route est une des plus dures et des plus isolées pour les navigateurs ,nous l'avons choisie en connaissance de cause , elle sera à la hauteur de nos attentes

le 15 octobre 2012 nous larguons les amarres de la marina de Marsden Cove ,à la sortie de la rivière de Whangarei en Nll Zélande

le bateau a été bien préparé pendant 15 jours à la marina de Whangarei

 

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P1000184 à la fin du 1er jour ,nous doublons la pointe est nlle Zélande ,les Needles , dernière terre avant le cap Hornnlle_Z_lande_au_cap_Hornde la

* le 3ème jour nous passons la ligne de changement de date et nous verrons 2 fois le même jour

la première semaine ,nous rentrons dans les grands espaces du sud , cap au sud est et amarinage

* le 6ème jour , la première grosse dépression nous cueille "à froid" , un front très brutal et ses 70 nd déchire la bande anti UV de notre génois sur plus de 2m ,nous gréons en catastrophe la trinquette qui nécessite des manoeuvres "sportives" sur la plage avant

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nous "armons également le tourmentin ( petite voile de gros temps de 7 m2

* le 8ème jour , passage de la latitude des 40 èm sud , les grands oiseaux des hautes latitudes accompagnent notre solitude , Albatros , Pétrel géant , Damier du cap ,ne nous lacherons pas jusqu'à la remontée vers le rio de la Plata

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 * avec notre routeur , michel Meulnet ,nous négocions le passage des dépressions afin de rester dans leur nord et bénéficier des grands vents de secteur nord ouest,chaque jour nous lui donnons notre position et les conditions locales et il nous adresse un mail par téléphone satellite pour nous donner des prévisions vent et mer à 4jours en nous conseillant un way point à 200 miles

nous commençons à bien sentir la grosse houle de nord ouest qui déroule toute sa puissance

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* le 10ème jour la dérive commence à "battre" dans son logement , heureusement , comme nous sommes aux allures portantes ,nous la relevons au 2/3

au fur et à mesure de notre descente vers le sud ,la fraicheur s'installe ,notre chauffage nous lache à ce moment et désormais l'humidité règne ,nous enfilons peu à peu les couches de sous vêtements et de polaires

le 14 ème jour , un calme "inespéré" nous donne 5 heures  pour "descendre le génois , recoudre la bordure et le laize décousu ,le regréer et ouvrir la trappe d'accès à la dérive pour effectuer un calage de fortune qui tiendra jusqu'à notre arrivée en Uruguay

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le rythme de la navigation est bien en place et nous avons la chance de bénéficier de la protection d'une énorme haute pression de plus de 1700 miles ,située dans notre nord et avançant avec nous pendant une semaine ; elle nous protège des dépressions qui circulent dans le sud ,nous donnant une mer peu agitée et des vents favorables de 25 nd --- le vrai bonheur de la glisse au soleil " frais"

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le 17ème jour ,nous constatons que l'antenne BLU de 6m a été arrachée par une déferlante

à J 18 , nous découvrons le "plaisir" des surfs époustouflants à 19 , 20 et notre record , 23 nd ,le pilote nous conservant bien aligné dans un bouillonnement d'écume !!! des impressions inoubliables de glisse

J 19 Didier prend une douche d'eau salée dans sa couchette tribord arrière,les déferlantes s'invitent à bord ,remplissent le cockpit et les ventilations qui se trouvent dans les coffres -- désormais nous ferons "chambre" commune dans le carré qui restera toujours bien au "sec" --- sauf humidité régnante due au froid et à l'absence de chauffage

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nous réduisons nos sorties au maximum car l'équipement doit désormais être complet et nécessite de longues préparations ,l'onglée fait son apparition

le 20ème jour ,l'équipage profite d'un bon soleil dans la cabine et procède à un lavage complet avec linge propre et tournée de rhum "générale"

J 21 nous bloquons l'éolienne qui vibre trop , nous constaterons plus tard que le boulon de blocage de l'axe a été cisaillé

désormais l'énergie électrique est fournie (un peu ) par les panneaux solaires et beaucoup par l'alternateur d'arbre qui maintiendra notre parc de batteries à 100% de charge en permanence tout au long de la route

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l'alimentation de l'équipage est une partie importante de la journée et contribue au "chauffage" de l'ambiance ,tant externe qu'interne

 

 

l'avitaillement est bien équilibré et permet de préparer un repas complet ,chaud par jour avec entrée de crudités ,viande,poisson,pates,riz --- nous varions les menus chaque jour et bien sur ,la cambuse est mise à contribution pour le moral de l'équipage

le soir , gouter dinatoire léger avec soupe ou thé pour ne pas "encombrer" le sommeil réparateur

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Jean-pierre fait son concours de cuisine chaque jour et Didier ,notre boulanger,fait un pain de 500gr tous les 2 jours P1000235

à J 23 nous abordons le 50 ème sud et ses vents dits "hurlants" --- il est vrai que le  bruit du vent nous "vrille les oreilles  et que les déferlantes latérales font un bruit de canon lorsqu'elles explosent sur le bordé en nous déplaçant brutalement (le dériveur intégral se comporte comme une luge qui glisse latéralement,dérive relevée)

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J 25 ,la table de cockpit doit être démontée car les déferlantes ont déformé la fixation et risquent d'arracher le pied

 

les cagniards ( toiles latérales de protection du cockpit )sont défoncés et 2 chandeliers tordus ,nous enlevons tout ce qui s'oppose à la furie des déferlantes

J 29 le baromètre chute jusqu'à 963 mb et nous surveillons fébrilement la remontée car nous savons maintenant que , plus elle est brutale ,plus le vent et la mer seront durs ---

nous rentrons le génois et préparons le tourmentin ; la remontée sera de plus de 5 mb par heure et le vent arrivant immédiatement à plus de 60 nd pendant 4 h

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après la pluie ,le beau temps !!! les variations climatiques sont impressionnantes sous ces latitudes et nous pouvons alterner chute de neige mouillée et beau temps dans un laps de temps très court

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l'équipage profite de chaque minute de soleil qui assèche l'intérieur et réchauffe les muscles et les coeurs !!

 

 

le 32 ème jour ,nous décidons de ne pas rentrer dans le canal de Beagle par la baie de Cook car nous craignons le renforcement des conditions météo à l'approche du plateau continental

la Patagonie nécessite plus de temps qu'un passage éclair et nous devons garder du temps pour la remontée de l'Atlantique jusqu'en Uruguay ,nous resterons sur la mémoire de nos navigations passées dans ces régions fabuleuses --- nous mettons le cap sur le cap Horn

J 34 ,en pleine nuit ,une déferlante couche le bateau et le capitaine ,enfermé dans son sac de couchage  " vole" au raz du "plafond" de sa couchette babord à la table à carte située à tribord !!! plus de peur que de mal ,mais désormais nous sentons bien que le vent de nord ouest ,qui vient buter sur la cordillère des Andes , nous envoi une mer de composante nord qui se superpose à la grande houle de NW ,ce qui génère des vagues "monstrueuses" de plus de 10m de hauteur

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trouver et conserver son équilibre à bord est une recherche de tous les instants

la couchette nécessite des calages "anti roulis" efficaces

le nettoyage du frigo relève de la spéléo acrobatique ,que dire de l'exercice périlleux des toilettes !!!

le 36 ème jour à 6 h du matin , le cap Horn apparait dans la brume avec des conditions de mer et de vent dignes de sa renommée

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nous signalons à la vigie Chilienne du cap Horn que nous avons besoin de nous arreter quelques heures à caleta Martial pour vérifier le calage de la dérive

 

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nous avons mouillé 6h dans cette petite baie bien abritée ,située à 3 h du Horn

repas amélioré et champagne pour l'équipage heureux de cette longue étape mythique,

J 37 , nous passons le détroit de Lemaire ,entre la terre de feu et l'ile des Etats ,avec vent et courant favorables ,à plus de 10 nd

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cette porte du grand Pacifique sud se referme derrière nous , nous abordons alors l'Atlantique sud qui ne veut pas être en reste et nous le signale dès le lendemain en nous envoyant une bonne dépression avec des vent de face qui nous obligent à tirer des bords pour éviter les Malouines

la dépression passée ,nous allons bénéficier j'usqu'en Uruguay de conditions exceptionnellement favorables avec vent portant régulier --- le grand sud relache peu à peu son étreinte

cap_Horn___Piriapolis

J 39 nous "péchons" notre premier albatros --- plus vorace que les poissons , absents depuis la nlle Zélande

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à la deuxième touche ,nous réussisons à libérer l'imprudent et nous préférons voir ce magnifique voilier en planeur qu'au bout d'une ligne

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les oiseaux seront toujours présents à nos cotés , albatros,petrel géant , damier du cap ,hirondelle de mer

leur concentration anormale le 39 ème jour ,nous a sans doute sauvé d'une collision !!!

----intrigué par leur vol ,le capitaine "inspiré" a mis le nez dehors pour se trouver "nez à nez" ,en route de collision ,à moins de 30 m d'un chalutier de haute mer ,en pêche ,personne à la veille !! virement de bord en catastrophe et appel à la VHF pour constater que tout le monde dormait à bord

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le premier bateau que nous rencontrons depuis plus de 5000 miles à risqué d'être le dernier !!désormais , veille radar avec cercle de sécurité de 2 miles en permanence

J 40 , nous "sortons" de la zone des 50 èmes sud et peu à peu nous sentons le réchauffement de l'atmosphère et surtout l'assèchement de l'air --- le confort de l'équipage s'en ressent

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avec le réchauffement ,"l'éfeuillage" des 6 couches de vêtements se fait progressivement avec bonheur

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le 43 ème jour , Didier procède au rasage complet , le capitaine attendra le 46 ème pour retrouver la douceur du visage

 

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le 44 ème jour ,nous croisons un cargo en route pour le Pérou par le détroit de Magellan et un chalutier en pêche

 

nous sentons que nous "remontons" vers la "civilisation"

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peu à peu ,le vent et la mer se calment

le dernier jour sera un jour de moteur

 l'équipage,comme les oiseaux du grand large, aspire au repos

 28 novembre,46 ème jour de mer ,TI SOAZ est amarré à Piriapolis ,marina située dans un petit complexe balnéaire en Uruguay ,à 100km à l'est de Montévidéo

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avant le retour en métropole ,

nous avons prévu 18 jours pour l'entretien du bateau et sa mise au sec en attendant la poursuite du voyage

la première semaine sera employée activement au quai ,en attente de mise au sec :

coutures du génois , lavage ,séchage ,nettoyage des fond,des planchers ,des plafonds , changement des joints de pompes de wc etc etc ---

TI SOAZ mérite des soins attentifs pour avoir mené son équipage à bon port

la deuxième semaine , après mise à sec , nous découvrons l'état de la dérive qui nous inquiétait depuis notre départ de nlle Zélande !!

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l'axe est complétement éclaté ainsi que la butée de tête

en fait,la dérive ne tenait plus que par le bout de remontée !! heureusement que notre calage "provisoire" et la position haute aux allures portantes ont été suffisant pour "tenir" toute la traversée du Pacific sud !!

nous avons sans doute touché un OFNI dans les grosses dépressions sans nous en rendre compte ( l'assurance ne voudra pas prendre en charge ces dégats ,prétextant un défaut d'entretien !!!! )

nous avons  heureusement trouvé un serrurier efficace et compétent pour reconstituer une dérive "neuve" ---

nous en avons profité pour recaler le safran tribord qui avait pris un angle de 20° par suite du cisaillement de son boulon de centrage ( vieux souvenir d'un échouage aux San blas )

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nous remontons vers le nord et nos jeunes amis ,

Marion et Sam ,descendent vers le grand sud avec ALADO ,il y aura toujours des équipages avides de solitude et de grands espaces vierges ,même si les conditions sont rudes et limitent les candidats

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nous laissons TI SOAZ à la garde des vieux lions de mer

nous reviendrons en avril prochain pour remonter le long des cotes du Brésil et rejoindre les cotes Françaises par les Açores

la température étant à nouveau clémente ,l'équipage de base se reconstitue ,Françoise sera de retour à bord pour le retour de TI SOAZ "à la maison"

 

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 à suivre saison 9 : chapitre 9/1 retour en Uruguay à Piriapolis

 

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Commentaires
G
Bravo Jean Pierre, fabuleuse virée, ça c'est de la retraite de vrai jeunes loup de mer.<br /> <br /> Les avaries a répétitions et l'état de la dérive font peur. Finalement pour la retraite, naviguer sur un Cata dans l'arc Antillais sera plus a ma portée. Encore bravo et merci pour ce blog qui fait rêver les terriens.<br /> <br /> <br /> <br /> Gontran
P
Quand l'expression "vieux loup de mer" prend toute sa signification !! Bravo papa... J'avoue que ce n'était pas sans certains moments pesants d'inquiétudes ... Quand on voit la tronche de la dérive... On imagine le reste ! Bon retour. La vie loin du cap Horn offre un autre style de déferlantes quotidiennes !
A
Bravo les hommes, les vrais, les durs ! Ca y est, on met des images sur cette superbe aventure que vous avez partagée avec nous au quotidien. Nous, on a toujours cru en vous , et on est super fières !! Et super heureuses de vous retrouver très bientôt . Bravo et merci pour ce beau voyage vécu par procuration.<br /> <br /> Anne
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